Le Figaro – Le groupe Duval mise sur les résidences seniors.

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En vingt-cinq ans, Éric Duval a bâti un groupe immobilier qui pèse 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Discret, le patron qui a racheté Odalys et est devenu le numéro deux européen des résidences de tourisme veut innover dans son offre aux seniors.

IMMOBILIER Il y a une trentaine d’années, Éric Duval vendait des maisons individuelles en Bretagne. Aujourd’hui, le groupe qui porte son nom et qu’il dirige avec sa fille Pauline pèse 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 3 500 personnes et étend ses activités en Europe et en Afrique. « Nous sommes un groupe intégré, à la fois promoteur, investisseur, gestionnaire et exploitant », détaille Éric Duval. Ses activités vont de la maîtrise d’ouvrage et de la promotion immobilière (bureaux, commerces, logistique, résidentiel) aux services de gestion immobilière ainsi qu’au tourisme. Sous l’enseigne Ugolf, Duval est par exemple le leader européen de la gestion de golfs.

«Dans un groupe familial, les décisions peuvent être rapides, c’est ce qui fait notre force , expliquent le fondateur et sa fille Pauline, directrice générale du groupe. Duval affiche 600 millions d’euros de fonds propres et gère plusieurs foncières avec un patrimoine de 2 milliards d’euros investis à 70 % dans les commerces et à 30 % dans les bureaux. Et le groupe compte bien grandir encore. Objectif : atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans quatre ans grâce à la diversification des activités, l’internationalisation et la création de synergies.

Le nom de Duval reste peu connu du grand public. Certaines de ses marques le sont pourtant, notamment Odalys, devenue numéro deux européen des résidences de tourisme gérées, que Duval a racheté en 2000. Le groupe exploite ces résidences de tourisme (qui appartiennent à des investisseurs institutionnels ou à des particuliers). « Odalys avait 8 000 lits quand nous l’avons racheté. Nous l’avons développé, nos résidences comptent 132 000 lits aujourd’hui. Et nous avons de nombreux projets aux Arcs, à l’Alpe d’Huez et à La Rosière », explique Éric Duval, persuadé qu’il faut dans ce métier une taille critique. « Un opérateur de résidences de tourisme doit avoir une certaine masse. En dessous de 100 000 lits, il est difficile d’être rentable, sauf à être sur un produit de niches », ajoute-t-il.

Développement en Afrique

Déjà premier opérateur de résidences de tourisme à la montagne, Duval compte passer à la vitesse supérieure sur le segment des résidences de vacances gérées. «  Nous allons développer des résidences Odalys en Belgique, en Italie, en Espagne et au Portugal, dans des lieux où les vacanciers aiment séjourner. Au-delà des résidences de tourisme, nous avons aussi de fortes ambitions pour Odalys dans le développement des résidences d’affaires en centre-ville comme des résidences étudiantes. » L’objectif est ambitieux : ouvrir une résidence par mois au cours des cinq prochaines années. « Odalys regarde aussi de nombreux dossiers dans les grandes métropoles africaines au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Maroc ou au Cameroun par exemple », précise le fondateur .

Autre créneau jugé porteur, sur lequel le groupe veut passer la vitesse supérieure : les résidences seniors. « Nous avons pour l’instant trois résidences seniors à Lille, Castres et Valenciennes, nous allons en ouvrir une vingtaine dans les années qui viennent par exemple à Marseille, Limoges, Paimpol et Agen », annonce Éric Duval. Il cible cinq ouvertures par an en rythme de croisière, toujours dans les centres-villes, proches des commerces dans de grandes villes ou des villes moyennes. « Ces résidences se développent sur la base d’un nouveau modèle socialement responsable de financement des séjours par la valorisation des patrimoines de nos résidents qui sont à la recherche d’une nouvelle génération de résidences seniors. »

Désireux d’innover, le groupe va ainsi proposer aux personnes qui entrent dans une maison « Happy Senior » de gérer la résidence principale qu’ils quittent. Comme les appartements des résidences seniors ne sont proposés qu’à la location (les résidences sont achetées en bloc par des investisseurs institutionnels ou des family offices), les occupants n’ont pas toujours besoin de vendre leur ancien domicile avant d’emménager. Une vente qui représente souvent un déchirement pour les propriétaires. En s’appuyant sur des partenariats avec le réseau Foncia ou le Crédit mutuel du Nord (pour l’aspect patrimonial), Duval veut proposer à chaque client des solutions adaptées à sa situation personnelle et à son patrimoine (location saisonnière, location simple, viager libre…).

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