Relais de Margaux : un spa et un golf repris en gestion par Nouveaux Golfs de France (NGF)

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Le groupe chinois Huayu rachète le Relais de Margaux (33)

Le Journal du Médoc, le 13 mars 2015

Hôtellerie. À l’issue d’un redressement judiciaire prononcé le 7 mai 2014, et prolongé de six mois le 8 octobre, le tribunal de commerce de Bordeaux a statué en faveur de l’acquisition du Relais de Margaux (35 salariés en CDI) par le groupe chinois Huayu pour plus de 5 millions d’euros.

La décision du tribunal de commerce de Bordeaux de prolonger de six mois le redressement judiciaire du Relais de Margaux aura donc été bénéfique. Le 25 février, la proposition du groupe privé chinois Huayu, spécialisé dans le développement d’hôtels de luxe, a été retenue pour reprendre les activités de l’établissement quatre étoiles installé en bordure d’estuaire, sur le site de l’île Vincent, à Margaux. La transaction se monterait à plus de 5 millions d’euros. Le site comprend un hôtel, un restaurant, une brasserie, un spa et un golf repris en gestion par Nouveaux Golfs de France (NGF) en 2009, ce qui a contribué à faire fondre les effectifs du Relais de Margaux.

De l’euphorie à l’incertitude

Dans les années 2006-2007, une centaine de personnes travaillaient pour le Relais de Margaux. À l’époque, il était encore la propriété du Belge Jacques Delcroix, alors administrateur de plusieurs établissements hôteliers en Belgique. Entre 1997 et 2005, l’hôtel est passé de 32 à 100 chambres. C’est également en 2005 qu’ont été créés, dans la continuité des bâtiments existants, le spa, le golf 18 trous et la brasserie. L’euphorie sera stoppée nette par la crise financière. Et puis, deux établissements concurrents sont apparus : le Golf du Médoc Resort au Pian-Médoc et le Grand Hôtel à Bordeaux. Vieillissant, le Relais de Margaux a bien du mal à sortir son épingle du jeu face à ces nouveaux venus aux installations neuves et haut de gamme. En mars 2010, Marc Delcroix vend sa propriété de Margaux, ainsi que l’hôtel Marivaux à Bruxelles, à l’homme d’affaires belge Alain Stock, un Namurois. Depuis, le Relais de Margaux, on le sentait bien, était entré dans une période d’incertitude. On pouvait s’attendre à des investissements importants pour remettre à niveau l’établissement sur ces nombreux petits détails qui font la différence auprès d’une clientèle internationale habituée au luxe et donc sourcilleuse. Il n’en a rien été.

Les ambitions du groupe Huayu

Dans le communiqué de presse du 9 mars, Nathalie Millet, directrice du Relais de Margaux, indique que Huayu « détient de nombreux hôtels et centres commerciaux dans toute la Chine et développe son portefeuille hôtelier au sein des plus beaux sites touristiques d’Europe, d’Amérique et d’Australie ». Nathalie Millet fait également état d’un « plan d’entreprise incluant d’importantes améliorations pour le Relais de Margaux ». « Ce groupe souhaite attirer aussi bien la clientèle d’affaires que la clientèle de loisirs française, européenne et chinoise. Le nouveau propriétaire prévoit d’investir dans la rénovation des chambres, des restaurants, des salles de séminaires et du parcours de golf entourant le domaine. » Le président de la nouvelle société française du groupe Huayu constituée avec l’acquisition du Relais de Margaux est l’Allemand Peter L. Herweck, un hôtelier expérimenté qui dirige déjà en Chine le Huayu Resort and Spa Yalong Bay Sanya Hotel. Dans le communiqué de presse, Peter L. Herweck donne le ton : « Nous voulons que cet établissement retrouve la place qui est la sienne comme étant parmi les meilleurs de la région ».

Reste le constat qu’aucun groupe hôtelier français n’a souhaité, ou été en mesure d’investir ici, au coeur d’un des plus prestigieux vi-gnobles du monde, non loin d’une ville de Bordeaux en plein essor. Le développement du tourisme estua-rien est également un atout d’avenir pour le Relais de Margaux.
Dominique Barret

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