Aren’Ice de Cergy-Pontoise : “Un chantier dans le chantier”

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SOLUTIONS TECHNIQUES – La patinoire de 4.900 places imaginée par Chabanne et Partenaires sur la plaine des Linandes à Cergy-Pontoise (Val d’Oise) est un modèle en matière de maîtrise de glace à l’intérieur de l’Aréna. Explications avec les équipes de maîtrise d’oeuvre et maîtrise d’ouvrage.

La première pierre d’Aren’Ice, qui abritera le Centre national de hockey-sur-glace, a été posée le 8 juin dernier à Cergy-Pontoise (Val d’Oise) sur la plaine des Linandes. A l’issue de l’étape du gros-œuvre terminé, il y a un mois, par les 40 compagnons de Rabot Dutilleul Construction, l’équipe francilienne de Chabanne et Partenaires, chargée du projets reconnait que “ce n’est pas un chantier ordinaire”. Car cela comprend, en effet, la réalisation de deux patinoires couvertes et intérieures de dimension identique 1.800 m² (60 m x 30 m), nous expliquent Romain Fillebeen, directeur de travaux de l’agence Ile-de-France chez Rabot Dutilleul Construction en compagnie de Lionel Devaux, ingénieur travaux, chez Chabanne et Partenaires, concepteur de la patinoire.

Structure et composition des patinoires : 25 étapes de construction

C’est donc bien un “chantier dans le chantier”, notamment en ce qui concerne la réalisation des dalles de glace. C’est aussi un mode opératoire et des phases constructives très minutieuses pour la réalisation du complexe de dalles de glaces qui se décomposent en 25 étapes avec des délais de réglages, séchages, d’essais et mise en température incompressible. D’abord, la réalisation du dallage extérieur en périphérie de la patinoire, caniveaux pour cacher les 18 km de gaines et fluides, dallage et réalisation de dalle chaude et isolation thermique. Puis la pose de la dalle chaude, l’isolant et la dalle froide. Cette dernière va permettre la réalisation de la glace.

Pour former la couche de glace, qui va venir sur la dalle de glace, l’eau arrivera directement sur la glace froide. L’épaisseur de la glace est de quatre centimètres pour éviter d’abimer la dalle froide qui est sous-jacente.

Vers une dalle chaude faisant la transition entre le sol et la glace

Au final, la dalle chaude fait la transition entre le sol et la glace, souligne Lionel Devaux,ingénieur travaux. Cette dalle chaude permet d’assurer le hors-gel de la terre, sinon cela va créer des problèmes de fissuration ou faire exploser la dalle, et dessus la dalle on recouvrira d’un isolant permettant de séparer les deux dalles.

Pour rappel : “Sous la glace (composée d’eau), on trouve respectivement : une dalle froide, une couche d’isolant solide et sur le sol une dalle chaude”, nous résume Lionel Devaux.

Un important travail de lissage de la glace

De plus, un important travail de lissage de la glace à l’aide de deux surfaceuses a été indispensable pour que l’épaisseur soit égale et bien uniforme sur toute la surface. “La température de la dalle froide est de -6°C en moyenne et peut-être modulée en fonction de la dureté de la glace souhaitée (selon le sport pratiqué, le nombre de personnes, etc..)”, précise Lionel Devaux. En détails, cela représente, entre – 3 et -4 ° C pour la séance patinage public ; entre et -4 ° et -8 C pour le patinage artistique et entre – 6 et -8 ° C pour un match de hockey sur glace.

“Un traitement de l’air très particulier sur cette opération”, Lionel Devaux, Chabanne et Partenaires

C’est pourquoi, les concepteurs imaginent une dalle chaude à 10°C empêchant que le sol gèle, soit humide et évite que l’ensemble se fissure (sert de transition entre le sol et la glace).

“Effectivement, il y a un traitement de l’air très particulier sur cette opération, effectué par du soufflage et de la reprise d’air”, complète Lionel Devaux. D’autant plus, que les porteurs du projet ont dû répondre aux différentes problématiques : conserver une température agréable de 19°C au droit des gradins (spectateurs), évaporation de l’eau et taux d’hygrométrie.

Futur temple du Hochey-sur-Glace

Dès novembre 2016, Aren’Ice accueillera des sportifs de haut niveau avec le centre de formation et d’entraînement des équipes de France de hockey mais aussi des clubs et des scolaires. “Cette patinoire principale sera adaptée aux compétitions de très haut niveau en vue du mondial en 2017 en France et en Allemagne”, nous signale à son tour Luc Tardif, président de la Fédération française de Hockey-sur-Glace (FFHG) aux quelques 20.000 licenciés, après dix ans d’existence. Et la patinoire secondaire accueillera des entraînements, cours, scolaire et séances publics. S’y ajouteront des activités annexes: restaurants, stages sportifs, forme et fitness, location de salles pour des séminaires

Un quartier en cours d’aménagement

Alors que la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise avait d’abord envisagé de réaliser cet équipement dans le cadre d’un PPP, elle a finalement opté pour une délégation de service public d’une durée de 20 ans, l’investissement s’élève à 44 millions d’euros, subventionné à hauteur de 25 millions d’euros par le Conseil régional, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et le Centre national de développement du sport (CNDS) à hauteur de 5,5 millions d’euros, détaille Luc Tardiff.

Cet équipement qui pourrait servir de base arrière à la candidature des Jeux Olympiques de Paris 2024, occupe une parcelle de 1,87 ha au cœur de la plaine des Linandes à Cergy-Pontoise, un quartier en cours d’aménagement axé sur le sport, les loisirs et le bien-être.

Fiche technique

Maître d’ouvrage : le groupement Univers Glace

En détails: le financement, la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance d’Aren’Ice ont été confiés à un groupement emmené par l’UCPA et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. Et l’équipe se compose également de Fideppp 2 (structure d’investissement du groupe BPCE), Cofely Finance & Investissement (maintenance-exploitant technique), CFA Ile-de-France (promoteur, filiale du groupe Financière Duval fondé par l’homme d’affaires français Eric Duval), Chabanne et Partenaires (architecte) et Rabot Dutilleul Construction (entreprise générale).

Bureaux d’études: INGEROP (charpente métallique, fluides et VRD), Cap-terre (environnement, paysage).

Bureaux de contrôle et vérification sécurité : Veritas

Désignation concours : 2011

Obtention du permis de construction : 2013

Début des travaux : novembre 2014

Réalisation des pieux : janvier 2015

Fin des travaux : octobre 2016

Mise en service : novembre 2016

Coût : 44 millions d’euros,

Coût construction : 35 millions d’euros hors taxe

Une norme IHF très stricte en matière de sécurité

Avec cette enceinte homologuée dotée de la norme IHF, les hauteurs de protection sont latérales, les balustrades d’un soubassement de 1 mètre et baies vitrées de 1,80 mètres sous forme de plexiglass sauf le banc des joueurs sont effectivement plus élevées aujourd’hui. “C’est essentiel dans notre sport, au sein duquel les joueurs sont confrontés à de nombreuses commotions, accrochages et charges à la tête”, glisse Luc Tardiff, président de la FFHG. Par conséquent, les conceptions ont imaginé un équipement très évolutif et adapté à ce sport qui pourra accueillir notre équipe de France en vue du mondial en mai 2017 organisé à Paris à Accor Hotels Arena et en Allemagne.

Un équipement de proximité et un lieu de spectacles

Egalement conçu comme un équipement de proximité et un lieu de spectacles, il est réalisé dans le cadre d’une délégation de service public attribuée à l’UCPA.

Sébastien Chabas

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