Business Immo : Le Groupe Duval atteint le milliard d’euros de chiffre d’affaires pour ses 30 ans

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Trente ans d’existence et un chiffre d’affaires qui a franchi la barre du milliard d’euros. En dix ans, le groupe familial créé par Éric Duval et dirigé par ses deux enfants – Pauline et Louis-Victor – aura doublé son volume d’activité, avec comme premier moteur l’immobilier.

Même quand le ciel s’assombrit sur les marchés immobiliers, le Groupe Duval semble passer au travers des gouttes. À commencer par la promotion, où il est un acteur de référence dans les régions. « Nous avons réussi à améliorer la rentabilité de nos projets immobiliers grâce à notre approche prudentielle, une diversité géographique, mais aussi de produits puisque nous travaillons sur le résidentiel, le bureau, le commerce, les ensembles mixtes et même les PPP », souligne Louis-Victor Duval, directeur général adjoint. Le groupe a pris le parti de lancer les projets à partir de 50 % de précommercialisation et de syndiquer systématiquement tous les dossiers au-delà de 50 M€ de chiffre d’affaires dans un souci de mutualiser les risques, sachant qu’il intervient sur un spectre assez large allant de 5 à 250 M€. Et cette stratégie paye puisque « nous terminons l’année 2023 avec zéro stock dur en promotion ». L’an passé, le volume d’affaires s’est stabilisé à 250 M€, avec près d’une vingtaine d’opérations en chantier. Le pipeline est beaucoup plus conséquent, s’élevant à 2,5 Mds€, soit six à sept ans d’activité.

Valorisation

Les foncières justement, elles franchissent la barre des 3 Mds€ d’actifs. Dans son escarcelle, le groupe dispose d’un patrimoine coté avec la SIIC Patrimoine & Commerce dont les actifs spécialisés dans les retail parks low cost sont valorisés pour 858 M€. « Notre activité d’investissement pour compte de tiers s’est enrichie l’an passé avec la prise de participation majoritaire dans l’asset manager Whiterock, qui gère aujourd’hui 300 M€ pour le compte de family offices et d’investisseurs particuliers fortunés. Nous avons de solides ambitions pour développer cette stratégie d’investissement inspirée du private equity et qui est complémentaire de nos autres fonds immobiliers pour compte de tiers : Blue Invest pour l’investissement en Allemagne (120 M€ d’AUM), Midi 2i pour le commerce de périphérie, et les Caisses d’épargne et le Crédit agricole Brie Picardie pour les régions », détaille Pauline Boucon Duval, directrice générale. L’an passé, le groupe est resté dans son étiage avec un volume d’investissement de 150 M€ (hors acquisition de Whiterock). Le rendement moyen du patrimoine ressort à 7,3 %, ce qui laisse un spread confortable avec le niveau de l’OAT 10 ans. La remontée des taux d’intérêt n’inquiète pas plus les dirigeants. « Notre dette est amortissable sur le long terme et couverte à plus de 80 % en taux fixe », précise Éric Duval, président fondateur. Cela explique pourquoi le patrimoine n’a que peu varié en valeur.

Diversification

Aussi, le groupe familial peut se concentrer sur ses autres métiers, dont un nouveau vient d’apparaître : Duval Énergies. Il s’agit d’une filiale dédiée au photovoltaïque qui viendra couvrir les toits et les parkings des actifs des foncières de la maison, ce qui représente un potentiel de 2 millions de m² en prenant en compte les golfs. Cette nouvelle expertise est aussi proposée pour compte de tiers.

Plus traditionnel, l’AMO poursuit sa croissance dans un contexte de marché favorable où les enjeux de nombreux propriétaires sont de transformer leurs passoires thermiques. « Avec notre filiale Alamo, nous déployons notamment une offre dédiée aux investisseurs institutionnels pour rénover leurs immeubles à la suite de la mise en place du décret tertiaire et afin d’assurer une meilleure liquidité de leurs actifs », vante Louis-Victor Duval. Alamo est actif sur environ 200 chantiers en France, dont quelques opérations phares à Paris, à l’exemple de la rue du Louvre ou de la dalle Montparnasse, pour un chiffre d’affaires de 25 M€ en honoraires réalisés pour moitié pour le compte de tiers.

En revanche, s’il est une activité dont on n’attendait pas de croissance, c’est bien celle des maisons individuelles dans laquelle le groupe a mis un pied en achetant deux constructeurs régionaux. Et pourtant, « nous affichons une croissance de 30 % pour 2023 et nous attendons la même augmentation pour 2024 », affirme Éric Duval. Dans les comptes, cela se traduit par un chiffre d’affaires de 51 M€ l’an passé et de 65 M€ anticipé pour 2024, livrant plus de 500 maisons par an, principalement sur le bassin atlantique et en région francilienne. « Notre proposition de valeur repose sur la construction de maisons individuelles à énergie positive et la rénovation énergétique de maisons, notamment celles construites entre les années 1950 et 1990 sur lesquelles nous pouvons également faire un peu de densification », expose Éric Duval.

Internationalisation

Toujours dans l’immobilier, mais un peu plus loin que son terrain de jeu hexagonal, le Groupe Duval – présent dans cinq pays sur le métier de la promotion immobilière où il affiche un pipeline de 350 M€ – accélère son développement en Afrique. Il construit par exemple à Dakar, au Sénégal, un méga-programme de 6 500 logements sociaux en accession et en locatif qui lui assure dix ans de développement. « Un modèle que l’on veut dupliquer dans d’autres pays africains. »

Enfin, dernier pôle du groupe, et pas des moindres, celui de l’exploitation, réparti entre le golf et la marque Odalys, qui gère les résidences avec services. « Depuis 2022, nous avons intégré le réseau Bluegreen à notre groupe familial, ce qui nous permet d’être le leader européen et cinquième acteur mondial avec 125 golfs », détaille Pauline Boucon Duval. Sur Odalys, le groupe gère quelque 550 résidences couvrant le tourisme (dont 140 campings), l’étudiant, le senior et l’actif avec des appart’hôtels en centre-ville, pour un chiffre d’affaires de 330 M€. « Le groupe Odalys réalise une très belle saison hiver 2023/2024 et a d’ores et déjà dépassé ses objectifs », ajoute-t-elle.

Si vous ajoutez l’activité de micro-assurances qui décolle en Afrique (80 M€ de CA), le Groupe Duval atteint le milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023 pour 6 000 collaborateurs. Toujours détenu à 100 % par la famille, avec un modèle associant ses partenaires et une approche volontairement prudentielle, le trio familial semble traverser les cycles sans souci ni angoisse.

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Erwan Botquelen
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