Pourquoi la baisse de l’immobilier se confirme à Paris et province

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Manifeste dans les campagnes et la plupart des villes depuis trois ans, le recul des transactions et des prix est désormais marqué aussi en zones tendues, notamment à Paris. Pour relancer le marché durablement, les banques doivent maintenant être moins sélectives.

C’est fou, le nombre de médecins qui se penchent sur ce grand malade qu’est le logement ! Fin août, c’était aux docteurs Manuel Valls et Sylvia Pinel de tenter une nouvelle intervention pour le ranimer. Leur prescription ? Un subtil mélange d’aide aux jeunes ménages à travers un prêt à taux zéro (PTZ) amélioré, de soutien aux investisseurs avec l’élargissement de ce qu’on appelle désormais « le Pinel », et d’une dose de social avec la hausse des crédits aux HLM. Le traitement sera coûteux – 1,3 milliard d’euros –, mais il devrait permettre un rétablissement début 2015.

Il faut souhaiter aussi qu’il soit plus efficace que les potions précédentes… En 2007, le « docteur » Nicolas Sarkozy avait déjà fait du logement sa « priorité », lui administrant un gros shoot d’argent public. Le malade avait frémi, mais son état s’était aggravé avec la crise de 2009. En 2012, la jeune interne Cécile Duflot fermait la salle de shoot et prescrivait une diète sévère. A son départ, en mars dernier, elle laissait un malade mal en point avec des transactions gelées et une construction en net recul. Du coup, cette année encore, le cru 2014 sera inférieur à celui de l’année précédente, avec autour de 600.000 transactions dans l’ancien et moins de 300.000 logements construits.

Pourtant, la France, avec ses 66 millions d’habitants, a besoin de construire. Chaque année, elle doit augmenter son parc d’au moins 500.000 logements. Pas seulement parce que c’est une promesse de campagne de François Hollande : elle doit aussi renouveler son parc actuel, car ses 27 millions de résidences principales vieillissent un peu plus chaque année. Il faudrait normalement renouveler au moins 1% du parc chaque année, c’est-à-dire bâtir plus de 270.000 logements par an. S’y ajoutent deux autres paramètres, le dynamisme des naissances et la multiplication des divorces, qui contribuent à « créer » plus de 230.000 ménages supplémentaires par an, qu’il faut bien loger. Les besoins sont donc fixés à 500.000 logements annuels : 270.000 à renouveler et 230.000 à prévoir. Avec moins de 300.000 construits, la crise du logement n’est pas près de s’arrêter !

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