Christian Richaud, le patron de Weldom, fait le point sur la zone commerciale en gestation

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«On ne veut pas tuer le commerce du centre-ville»

S’il a choisi de prendre la parole, c’est parce qu’il en a assez d’entendre «des contre-vérités sur la zone des Croisières», comme il l’explique.

Christian Richaud est un commerçant très connu à Carpentras. Issu d’une famille de commerçants depuis plus d’un demi-siècle, il est le patron de l’enseigne de bricolage Weldom. Et le projet de zone commerciale des Croisières, il le connaît sur le bout des doigts. «J’en suis à l’origine», assure-t-il.

Pendant deux ans,il se consacre au projet

«En 2008, je voulais ouvrir un autre magasin. À Carpentras le manque en magasin de bricolage est estimé à 85 %. Tout le monde part à Auchan. En 2010, je suis allé voir le maire. Il m’a expliqué que la zone des Croisières était au point mort. J’ai donc décidé de m’y atteler. J’ai voulu créer cette zone pour installer mon magasin.»

Pendant deux ans, Christian Richaud cesse de travailler et se consacre au projet. «J’ai passé 63 compromis de vente avec ma société C2R, que j’avais créé avec Jean Ramos. Beaucoup d’entrepreneurs m’ont contacté. On a choisi de s’associer avec Eric duval. Fin 2011, on lui a revendu la majorité des parts. Depuis, il pilote le projet.

Christian Richaud expose sa vérité sur les Croisières.On parle de Carrefour, on parle d’autres enseignes. La vérité, c’est qu’aujourd’hui, personne ne sait ce qu’il y aura là-bas.»

«Le centre-ville doit rester sur du haut de gamme»

Christian Richaud dit ne pas comprendre la crainte des commerçants du centre-ville. «On ne veut pas tuer le commerce du centre-ville! Cette zone des Croisières, elle doit proposer autre chose que le centre, qui je pense doit rester sur du produit haut de gamme. Ma femme possède un pressing avenue Notre-Dame de Santé. Je vais racheter un autre commerce en centre-ville. Je ne vais pas me tirer une balle dans le pied!»

Les commerçants du centre-ville avaient exprimé, par la voix de Guillaume Deymier, leur envie de posséder les murs qu’ils seraient susceptibles d’occuper aux Croisières. «Là aussi c’est une aberration», répond Christian Richaud. «Il faut qu’une seule et même personne possède la zone. C’est un projet privé, pas une Zac, ni une zone artisanale. Il faut penser à payer le raccordement des terrains aux égouts par exemple. À l’entretien, au gardiennage aussi. Personne n’est en mesure de le faire, si ce n’est Duval. Moi-même, je louerai mes murs.»

Depuis le rejet par la commission nationale d’aménagement commercial du projet, la semaine dernière, les Croisières sont au point mort. La financière Duval n’ayant pas encore fait savoir ce qu’elle envisageait pour la suite.

Marion BALLET

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