Eric Duval – Chef d’entreprises

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Autodidacte affirmé, Eric Duval a constitué un groupe qui fait référence dans l’immobilier. Un groupe familial qui côtoie les grands dès lors qu’il s’attaque à un marché. Dans l’immobilier, dans l’exploitation. Avec à chaque fois, un modèle de partenariat qui a fait le succès du groupe Financière Duval. Retour sur une success-story.

 
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Eric Duval ©Daniel bardou

Eric Duval est un homme pressé. Dès l’âge de 18 ans, il commence à travailler dans l’entreprise familiale, son père ayant constitué un solide groupe dans le BTP.

Normand d’origine, mais né à Rennes, il intègre alors Maisons de Bretagne, un petit promoteur-constructeur familial qui s’est spécialisé dans la construction de maisons individuelles en diffus et qui touche aussi bien au lotissement qu’à de l’individuel groupé. Premiers pas dans l’immobilier, un secteur économique qu’il ne quittera plus. L’aventure Maisons de Bretagne va durer près de 10 ans.

« En 1986, j’ai commencé à aborder l’immobilier d’entreprise, plus particulièrement en Ile-de-France en m’intéressant à une gamme d’actifs que peu d’opérateurs regardaient : les moyennes surfaces commerciales accolées aux hypermarchés », se souvient Eric Duval. Rapidement, dès 1992, il décide de conserver en propriété les actifs qu’il développe. « Ma réflexion de l’époque était de trouver des revenus récurrents pour asseoir la pérennité du groupe », explique-t-il. « La rentabilité était intéressante et j’ai saisi cette opportunité. », ajoute-t-il pragmatique. Dès lors, il va s’attacher à constituer ce qui deviendra en 1994, le groupe Financière Duval.

Un groupe sur deux jambes
De la holding d’origine, Eric Duval va ajouter, brique par brique, toute une gamme de métiers et d’activités dans l’immobilier et le tourisme. « Souvent à partir de rencontres marquantes qui m’ont amené dans tel ou tel domaine d’activités », précise-t-il. Cela commence d’abord par la création en 1996 de CFA, la filiale de promotion du groupe. Puis, à partir de 1998, il entreprend une diversification qui va l’amener sur les résidences de tourisme, l’assistance à maîtrise d’ouvrage, le contract management, la gestion de résidences pour personnes âgées, le property et le facility management. Il va même aller sur de nouvelles niches de marché, comme la gestion des parkings, la gestion de golfs ou, plus fort, la réalisation et l’exploitation de ports à secs automatiques ! « A chaque fois, c’est une histoire d’hommes, de rencontres et de partenariats qui nous amène à nous intéresser à un projet, une idée et d’y investir avec une ambition industrielle », témoigne-t-il.

Un peu plus de 15 ans après la constitution de sa holding, Eric Duval est à la tête d’un groupe aux deux jambes bien solides. L’une dans l’immobilier avec une gamme de métiers quasi-complète dans la chaîne de production. Autour du promoteur CFA, viennent se greffer des activités d’assistance à maîtrise d’ouvrage sous la marque Alamo, de contractant général avec MCG, de property et de facility management sous l’enseigne Yxime. L’autre dans l’exploitation, où le groupe Financière Duval est devenu notamment un acteur de référence dans les résidences de tourisme avec Odalys, dans les golfs avec NGF et, dans la gestion des EPHAD avec Residalya. Et pour mieux soutenir ce mouvement dans la durée, toute une palette de foncières d’accompagnement a été déployée. à chaque typologie d’actifs vient se greffer un véhicule d’investissement dédié. Patrimoine et Commerce, Patrimoine et Santé, Patrimoine et Immobilier d’entreprise, Patrimoine et Tourisme, Patrimoine et PPP. Ce kaléidoscope laisse entrevoir la pluralité d’activités du groupe. « Notre volonté est double. S’assurer, d’une part, de revenus récurrents pour nos structures (qui représentent aujourd’hui 70 % du volume d’affaires total du groupe), et montrer, d’autre part, que nous sommes un acteur de long terme qui veut s’inscrire dans une logique de partenariat avec les collectivités locales et les opérateurs privés comme publics », commente sobrement Eric Duval.

Un ancrage dans le territoire
« Dès la constitution du groupe Financière Duval, j’ai eu en tête la volonté de nous développer, mais toujours avec la sagesse de le faire par étapes, tout en restant prudent. Il ne s’agit pas de grandir pour grandir, mais de croître de façon structurée », analyse Eric Duval. C’est toute l’ambition et la vision du chef d’entreprise qui s’expose.

L’ambition d’abord. « Quand je me lance dans un secteur ou une ligne d’activité, c’est pour être parmi les leaders. J’ai toujours pour objectif premier de transformer un outil artisanal en outil industriel », affirme-t-il. Illustration. Odalys est le n°2 des résidences de tourisme en France derrière le géant Pierre & Vacances. Le groupe gère 18 EPHAD, bientôt 28 en tenant compte des projets avancés. Même dans la gestion de golfs, qui pourrait paraître plus anecdotique, le groupe Financière Duval avec la marque NGF est l’un des leaders nationaux. La vision ensuite. « Il a également la clairvoyance de l’entrepreneur qui lui permet de construire un puzzle cohérent où les synergies peuvent s’affirmer », ajoute-t-on dans son entourage proche. Un puzzle qui s’est construit en associant systématiquement les dirigeants de filiales. S’y ajoute un penchant naturel pour l’innovation qui l’amène sur des terrains où ses concurrents se font rares, faute d’écoute ou de flair.

Au final, cela donne un groupe de 2 200 collaborateurs, un chiffre d’affaires dépassant les 450 M€ et plus de 100 M€ de fonds propres. Un groupe qui côtoie maintenant les majors, dans le cadre des PPP notamment, nouveau fer de lance des équipes d’Eric Duval. « Nous avons toujours travaillé en partenariat avec les grands acteurs du marché, souvent dans le cadre de co-investissements et toujours dans une logique de long terme », insiste-t-il. Un groupe qui s’appuie sur un ancrage régional revendiqué. « Une logique de territoire que j’ai dans les tripes », clame-t-il. Quand d’aucuns partent de Paris pour construire leur développement, lui applique le raisonnement inverse. Un maillage régional affiné qui s’étend naturellement à l’Ile-de-France. La recette semble pour l’heure fonctionner.

Une logique de « paysan »
Eric Duval est loin de l’image du tycoon qui ferait de l’or avec tout ce qu’il touche. L’homme, peu affable au premier contact, empreint d’une certaine humilité qui tranche avec le côté show off de certains, n’en conserve pas moins un caractère bien affirmé. Lui se dit en perpétuel apprentissage. « Dans la vie, on apprend tous les jours », lâche-t-il. En revanche, il ne doute pas quand il s’agit de transformer une vision en une stratégie. Et surtout d’y associer les bonnes compétences dans une entreprise dont il veut cultiver le côté familial. « C’est un manager qui sait communiquer avec ses équipes et influer son énergie à ses troupes », dit-on de lui. On lui prête aussi un côté chaleureux et paternaliste qui se reflète certainement dans la fidélité et la loyauté de ses équipes de management.

Un brin provocateur, il revendique une logique de « paysan » qui le met à l’abri de tout excès. « Dans les années 90, peu après m’être lancé dans l’immobilier d’entreprise, le marché est devenu « idiot ». Il a fallu convaincre nos clients de résister à la tentation de la bulle spéculative et d’acheter au juste prix », se souvient-il. La dernière crise n’a pas ébranlé cette image de solidité et de force tranquille. « Nous l’avons traversée plutôt dans de bonnes conditions, même si nous avons dû adapter le calendrier de nos opérations et imaginer d’autres montages pour nos produits. Le groupe a enregistré une progression constante de son chiffre d’affaires et une amélioration de ses résultats », souligne-t-il. Et Eric Duval d’égrener un à un les arguments en faveur de ses entreprises. Un Ebidta en hausse de 30 % ici, un chiffre d’affaires en progression de 10 % là. « Le moral des troupes est resté intact grâce à un effort considérable et un engagement de tous les instants des patrons de filiales, se félicite-t-il, des patrons avec lesquels j’entretiens des liens étroits ». Prudent, il n’en est pas moins fonceur. « Quand on est imprudent, on ne finit pas entrepreneur. La prudence n’est pas l’immobilisme, c’est une analyse du risque qu’il faut savoir chiffrer, partager, réduire, porter le cas échéant », avance-t-il pragmatique.

Sorti du travail, ce discret entrepreneur, père de deux enfants dont l’un passe un MBA aux Etats-Unis, s’est investi dans l’humanitaire. Avec une approche encore différente de la plupart des chefs d’entreprise. « J’aime aller sur le terrain, en Afrique, en Asie, et donner du temps pour faire avancer des projets d’aide et d’éducation aux enfants. Je trouve cette démarche plus intéressante et enrichissante que de se dédouaner par un chèque », relate-t-il. Entrepreneur dans l’âme, il a même participé à la création d’une fondation pour la création d’entreprises en Afrique. « Je ne m’en suis pas trop mal sorti jusqu’à présent grâce à beaucoup de gens qui m’ont aidé dans mon parcours professionnel. Il est normal que je donne à mon tour un peu de temps pour transmettre des valeurs humaines et entrepreneuriales qui m’ont servi ».


Groupe financière Duval les chiffres clés

  • 468 M€ CA économique prévisionnel 2010
  • 104 M€ Fonds propres
  • 400 000 m² Investissements (activité non consolidée) en commerces, immobilier d’entreprise, résidences, parcs de stationnement et Partenariats Public-Privé
  • 2 100 Collaborateurs effectifs en 2010

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